Masques barrières Ter (tuto)
Me re-voilà, pour un 3e message de masques... Allez, promis, c'est le dernier et après on revient sur des projets plus diversifiés !
Cet article arrive un peu tard, car j'ai mis longtemps à finir la couture des derniers masques. Je vous explique :
Dans un objectif de rentabilité, de temps, de matière et d'efforts ; je préparais mes masques par lots. Je les ai d'abord proposés à l'adoption à mes voisins, puis en passant par la plateforme de l'AFNOR (je vous en avais parlé dans mon dernier post / lien vers la plateforme de l'AFNOR ici). La demande était tellement forte au début, qu'en moins de 24h, j'avais déjà 10 demandes (alors que mon annonce spécifiait une capacité de production de 1 à 9 masques par semaine...). Le truc super sur la plateforme AFNOR, c'est que les annonces sont répertoriées par département et la ville est précisée. Mais toutes les personnes qui fabriquaient des masques sur Annecy (où j'habite à présent) refusaient les demandes car elles étaient submergées... et voilà comment j'ai dû désactiver mon annonce au bout de 2jours seulement !! 😄 Après 68 masques réservés, pour 16 personnes avec qui je discutais par mail, pour répondre aux questions, organiser la date pour la récupération des masques, décaler au dernier moment, etc. Heureusement que j'étais en télétravail et disponible quasi toute la journée du lever au coucher... Mais je m'égare... Car figurez-vous que, même à cette époque où les masques étaient très difficiles à dénicher, j'ai eu plusieurs désistements à cause de coloris qui ne plaisaient pas (et oui !). Et pourtant, j'avais fait exprès d'avoir un petit stock, avec plusieurs coloris afin d'offrir un choix (même limité) pour un objet qui, même s'il n'est pas un accessoire de mode, se porte tout de même en plein milieu de la figure ! Mais j'ai compris que tout le monde n'assumait pas forcément mes masques roses à pois ou rouges à gros motifs colorés... Alors j'ai pris mes dispositions : J'ai ajouté des couleurs plus neutres, et je me suis organisée pour coudre à la chaîne, en optimisant les étapes, afin de ne plus être débordée en à peine 2 jours. Seulement, le temps de former mon stock, le déconfinement est arrivé ; et lorsque j'ai ré-activé mon annonce, il n'y avait presque plus de demandes 😒. J'ai encore donné qqs masques via la plateforme, puis à mes collègues de travail lorsque j'ai repris au bureau, mais j'ai biiiiiiien trainé pour coudre les derniers, car rien ne me motivait à le faire ; je redoutais même qu'ils me restent sur les bras. Bref, tout ça pour expliquer pourquoi ce post arrive si tard.
Je me suis demandée si cela vallait encore la peine d'écrire cet article, mais puisque les masques sont désormais obligatoires dans les lieux clos accessibles au public, et bientôt dans les entreprises et associations, ça sera peut-être encore utile 😉
Cet article se décompose en 4 catégories, j'ai mis les titres en gros comme ça vous pouvez les passer rapidement :
- Les masques que j'ai cousus (photos)
- Mes astuces gain de temps pour coudre des masques à plis modèle AFNOR (pas à pas avec photos)
- Autres modèles de masques intéressants (qui peuvent répondre aux recommandations de l'AFNOR)
- Entretien des masques en tissus (comment les laver, combien de fois)
/// Les masques que j'ai cousus ///
Allez, je vous montre mes réalisations. Et comme d'hab, un petit clic sur les photos pour les voir en grand ;-)
J'ai fait toute une série de masques cupcakes. Je ne savais que faire de ce coupon depuis que je l'avais acheté, et je me suis dit qu'il serait parfait pour offrir à des boulangeries de mon quartier, dont la déco tourne autour de la couleur rose en plus : parfait ! 2 par personne, avec des liens trapilho à nouer derrièrre la tête (je vous explique ma technique dans la rubrique suivante, avec mes astuces).
Oh, le joli cupcake !
Avant de les offrir : lavage des mains, repassage des masques au fer bien chaud et emballage dans un sac congélation avec ma petite notice à l'intérieur (notice lisible à la fin de cet article).
Je n'avais que très peu d'élastiques, et suffisamment souples, mais j'ai tout de même fait quelques masques avec. J'en ai profité pour utiliser des chutes de tissus qui juraient avec mon trapilho bleu lagon, tant qu'à faire...
J'aime beaucoup les 2 tissus ci-dessous, mais j'avais du mal à les imaginer dans mes projets. J'avais utilisé le rouge pour un sac à langer nomade ici, mais je crois que je le préfère sur de plus petits projets. Et puis ce bleu à petites fleurs est super doux (au toucher et dans les motifs), mais je n'arrivais à l'intégrer ni dans un projet bébé, ni un projet femme... Il a finalement tapé dans l'oeil d'une voisine qui m'a demandé 20 masques et a épuisé mon coupon 😄
Du passe partout ... et du plus voyant 😆
Après les sacs congélation (rupture en magasin), je suis passée aux pochettes plastifiées : pile la bonne taille !
De nouveau quelques masques avec élastiques (pour mon papa qui ne voulait pas faire de noeuds avec ses gros doigts). Et du rayé et vichy dans du linge de lit (taie d'oreiller bleue récupérée chez mon papa il y a un moment et drap housse jaune donné par un voisin) avec un test de liens en coton surjetés.
Puis des liens en jersey, réalisés dans des t-shirts de récup' (technique expliquée dans la rubrique suivante, avec mes astuces).
Là, une grande série de masques blancs dans un très grand drap plat donné par une voisine (celle qui avait choisi les petites fleurs bleues). Je pense que c'était un ancien drap d'hôpital ; super qualité, il était top à travailler et ce sont les seuls masques qui ressortent nickel de la machine à laver, même pas froissés !
Et pour finir, un autre grande série dans une housse de couette récupérée il y a un moment, avec des couleurs pastels qui ont bien plu (tout n'a pas été pris en photo). Les liens en jersey ont été découpés dans des t-shirts que mon chéri ne mettait plus.
/// Mes astuces gain de temps pour coudre des masques à plis modèle AFNOR ///
Au fur et à mesure, j'ai cherché à gagner du temps dans la réalisation, avec des techniques pour être efficace mais sans perdre en qualité. Avec les astuces que je vais vous livrer, j'ai pu réduire mon temps de réalisation à 11 minutes par masque. J'ai vu 2 couturières amatrices qui arrivaient à 5min, mais je trouve qu'elles perdaient beaucoup en qualité de finitions, et ce n'était pas mon souhait.
La 1ère grosse astuce, c'est le TRAVAIL A LA CHAINE. En pratique, ça veut dire qu'au lieu de réaliser vos masques 1 par 1, de A à Z, vous allez les faire en série, en réalisant l'étape A sur tous les masques, puis l'étape B, etc. / Pourquoi ? : Pour gagner du temps de réflexion (une fois que vous avez passé l'étape pour le 1er masque, il suffit d'enchainer toute la série), et du temps de réglage des machines (même étape = mêmes réglages).
L'important étant de coudre PAR PETITES SÉRIES EN ALTERNANT LES TACHES. / Pourquoi ? : Pour éviter de vous lasser sur de trop grandes séries (ça passe mieux de faire 10 surjets d'affilé plutôt que 100...), et pour ménager votre machine à coudre familiale qui n'est pas faite pour coudre pendant des heures (on dit oui à la solidarité, mais non pour abîmer nos MAC !).
Voici donc mes astuces, organisées selon 7 étapes :
1- Découpe du tissu
2- Découpe des brides
3- Mise en sandwiche
4- Surjet périphérique
5- Boutonnière
6- Pliage
7- Couture
1- Découpe du tissu
Le travail à la chaîne commence dès la 1ère étape : on pense "série", et donc grands coupons (j'ai utilisé pas mal de draps : c'est top, mais attention à la qualité et à l'usure).
Mes astuces gain de temps :
> Couper des "doubles carrés" de 20x40cm pour éviter la couture du haut (chez moi ils faisaient 20cm x 42cm car j'avais un rabat plus haut pour insérer un pince-nez amovible). Le masque sera donc formé de 2 épaisseurs du même tissu.
> Ne pas tracer sur le tissu (ça me prenait un temps fou !), mais découper directement le tissu au cutter rotatif, en se servant des repères sur le tapis de découpe : couper d'abord les bandes correspondant à la double hauteur, puis détailler chaque largeur. Alors oui, il faut le matériel adapté, mais c'est un petit investissement qui servira pour plein d'autres projets je vous l'assure !
> Ne pas hésiter pas à couper plusieurs épaisseurs à la fois pour économiser les découpes, en vous assurant que le tissu est bien à plat. Vous pouvez plier le tissu ou superposer des bandes.
2- Découpe des brides
Je n'avais que peu d'élastiques, pas envie de courir partout pour en trouver, et j'aimais bien les liens en jersey à nouer car ils sont adaptables à toutes les têtes.
1ère méthode : bobine de trapilho (toute seule dans mon placard et dont je ne savais que faire : parfait !). Il suffit de détailler des tronçons de 30-35cm avec de bons ciseaux (35cm pour avoir de la mague, quels que soient le tour de tête et la manière de les nouer). Mesurer le 1er lien et faire tous les autres de la même longueur.
Personnellement, comme je trouvais le "fil" du trapilho trop large, je l'ai divisé en 2 dans la largeur. Alors là clairement, j'ai perdu du temps, mais j'ai eu 2x plus de liens, la largeur était parfaite ; et puis en regardant un film en soirée ça passait tout seul 😉 ... et sans perdre un seul bout de doigt !
2ème méthode : liens jersey maison dans des t-shirts en coton. Beaucoup plus long évidemment, donc pas du tout gain de temps, MAIS 100% récup'! Vous devriez trouver assez facilement qqs t-shirts à découper, en regardant au fond de vos placards ou en demandant à votre entourage. La technique que j'avais vu chez L'Atelier des Gourdes (vidéo ici, à partir de 10:00) et ailleurs consistait à faire une bobine discontinue dans la partie inférieure du t-shirt seulement. Très bien si on veut la crocheter ensuite, comme du trapilho, mais : tout le haut du t-shirt est à jeter, on pert du temps à former la bobine et il faut encore couper les morceau ensuite... J'ai fait un peu différemment en coupant des bandes à plat et quasi sans chutes :
Retrait de l'ourlet en bas
Découpe de bandes de 2 à 3cm de large (à adapter selon l'élasticité et la qualité du jersey), sur toute la largeur du t-shirt.
Découpe sur 1 côté latéral (haut de la photo) et aux 2/3, pour avoir 3 liens dans chaque bande.
Retrait des manches et découpe de bandes dans l'avant et l'arrière de la partie centrale.
Retrait de la couture du dessous des manches, ouverture de la pièce manches, retrait de l'ourlet et des angles sur les côtés (on "pare" la pièce 😉)
Découpe de bandes dans les manches (à utiliser pour des masques ados/enfants si trop petites pour un adulte).
Et voilà le peu de chutes qu'il me restait pour le t-shirt entier !
Ci-dessous, différents types de liens jersey, qui roulottent plus ou moins, selon l'épaisseur, l'élasticité du tissu et le sens des bandes découpées.
3- Mise en sandwiche
Si vous avez découpé des carrés simples : positionner vos 2 ou 3 épaisseurs l'une sur l'autre, puis former une pile en décalant les sandwiches de chaque masque.
Si vous avez découpé des "doubles carrés" : il suffit juste de les plier en 2 et de donner un coup de fer à repasser, pour faciliter les étapes suivantes.
4- Surjet périphérique
Je vous rappelle que je réalise le montage indiqué dans le guide AFNOR et repris dans les tutos de l'Atelier des Gourdes, avec un surjet périphérique (plus rapide qu'avec des coutures cachées et avec moins d'épaisseurs).
Mes astuces gain de temps :
> Utiliser une surjeteuse, bien plus rapide qu'un point zigzag ou surjet avec une MAC.
> Maintenir les épaisseurs avec des pinces plutôt que des épingles : 1 à la fin de chaque côté à surjeter.
Positionner le pli du double carré en haut.
Surjeter les 3 côtés sans interruption et s'arrêter au pli.
Mes astuces gain de temps :
> Organiser son plan de travail pour toujours savoir où on en est : pile des sandwiches d'un côté, surjeteuse au milieu avec le travail en cours, et carrés surjetés empilés de l'autre côté
> Pas besoin d'arrêter les fils de surjet qui dépassent (avec un noeud ou en les rentrant), il suffit de recouper à environ 2cm du tissu lorsque tous les carrés d'une série sont empilés. Les fils seront bloqués dans une couture plus tard.
5- Boutonnière
C'est une étape facultative, mais j'ai constaté l'utilité d'un pince-nez amovible (montré sur mon dernier article ici, et validé en pratique depuis) alors j'en prévois toujours.
Mes astuces gain de temps :
> Organiser son plan de travail : pile des carrés surjetés à gauche et positionnés dans le bon sens (avec le pli sur la droite), MAC au milieu avec le travail en cours, et carrés avec boutonnières empilés à droite de la MAC.
Tracé à travers une fente sur le patron papier avec un feutre FriXion (qui s'efface à la chaleur du fer à repasser) .
Une fois les bons réglages trouvés avec son pied spécial boutonnière, on enchaîne. J'ai la chance d'avoir une MAC qui fait les boutonnières en 1 fois seulement ; lorsque le pied est bien positionné, je n'ai qu'à appuyer sur la pédale, sans regarder, jusqu'à ce que ça s'arrête tout seul (c'est top!). Donc j'ouvre la boutonnière précédente pendant que celle-ci se coud toute seule ou presque...
6- Pliage
Jusqu'à présent, je n'ai pas utilisé le patron papier ni ses repères (sauf pour positionner la boutonnière). Et bien je n'en ai pas besoin non plus pour le pliage.
Mes astuces gain de temps :
> Pliage au fer sans utiliser de repères tracés. Une fois que vous avez pigé la technique, ça va tout seul ! Ce n'est pas moi qui l'ai trouvée, mais voici un pas à pas de ma méthode :
Positionner le carré sur la planche à repasser, pli et boutonnière vers le haut (face extérieure visible si vos 2 faces sont différentes). Plier en 2 dans la hauteur et repasser sans trop appuyer pour marquer le milieu de la hauteur (souhaitant un repli plus large pour ma boutonnière, j'ai laissé un décalage d'1cm côté pli)
Ouvrir, et replier la partie basse sur le pli central, idem pour la partie haute (on retrouve mon décalage d'1cm, mais sinon les bords haut et bas se touchent). Marquer les plis au fer.
Retourner.
Rabattre le bord plié du bas sur la marque centrale, idem pour le bord plié haut, en libérant les "ailettes".
Repasser bien à plat. Faire un repli sur le bord bas, jusqu'au pli qui vient d'être marqué côté table à repasser, là où on sent une différence d'épaisseur.
Faire de même pour le bord haut. Bien repasser et retourner.
Et voilà de jolies piles de masques pliés et prêts à être cousus !
7- Couture
Je vous conseille de ne pas faire des séries de plus de 10 masques pour cette étape, sinon vous allez vite être perdu dans une guirlande interminable...
Mes astuces gain de temps :
> Organiser son plan de travail : Mettre les liens à portée de main, à droite de la MAC et s'assurer qu'il y en a assez pour votre série en cours avant de commencer à coudre.
> Séparer chaque étape de couture pour votre travail à la chaîne : 1ere couture latérale pour toute votre série, 2e couture latérale, 1ere couture longitudinale, 2e couture longitudinale.
> Pas de couture spécifique en plus de ces 4 coutures, tout sera inclus, y compris le bloquage des fils de surjets, la fixation puis le renfort des extrémités des liens.
Commencer par le repli haut du 1er masque : rabattre les fils du surjet à l'intérieur du repli, placer un lien (1 à 1.5cm de chevauchement), puis refermer le repli.
Retourner le masque sur l'endroit (en maintenant le repli fermé), faire un point d'arrêt et commencer à coudre au point droit à 1cm du bord latéral.
Une fois passé le milieu et avant d'arriver au 2e repli, planter l'aiguille, soulever le repli du bas du masque et insérer le second lien. Terminer la couture au point droit et faire un point d'arrêt, mais NE PAS couper les fils.
Laisser un peu de mou (ou pas, à vous de voir), et enchainer la même couture sur le second masque, puis ainsi de suite, en les laissant attachés les uns aux autres par les fils de la couture. Tous les liens sont à présent fixés sur un côté latéral. En plus du temps, cela permet de GAGNER DU FIL ! Au bout de plusieurs centaines de masques cousus, je vous assure que ce n'est pas négligeable. Avant d'enchainer les coutures comme ça, je peux vous dire que ma poubelle était remplie de chutes de fil !!
Refaire exactement la même chose sur le 2e côté latéral. Ne pas oublier de rentrer les fils de surjet dans le repli du haut qui arrive maintenant après le repli du bas.
On pense à vérifier l'état de sa canette de temps en temps pour ne pas coudre dans le vide comme moi ... 😐
Et voilà une belle ribambelle de masques ! Couper ensuite tous les fils pour les séparer (en théorie, si vous n'avez laissé qu'une mini-marge entre les masques, un seul coup de ciseaux devrait suffire pour couper le fil de bobine et de canette à chaque attache).
On attaque maintenant les coutures longitudinales du bas. Toujours un point d'arrêt pour commencer. Ensuite qqs points zigzag pour renforcer la tenue du lien emprisonné dans le repli, puis une couture au point droit à 1cm du bord, puis de nouveau un zigzag pour le second lien, un point d'arrêt, et on passe au suivant sans couper les fils.
Mes astuces gain de temps :
> Organiser son plan de travail : Empiler les masques devant sa machine, tous dans le même sens, prêts pour la couture.
Une fois le bord bas fait, on passe au bord haut. Même principe sauf que ma couture droite passe à 1.5cm du bord, pour laisser plus de place pour insérer un pince-nez amovible. Ribambelle plus longue cette fois, et on coupe les fils pour séparer les masques.
Et voilà, toute la série est terminée d'un coup !
Résultat des coutures en détails, sur l'endroit et sur l'envers : (clic pour zoomer)
/// Autres modèles de masques intéressants ///
Je suis consciente que le masque à plis de l'AFNOR ne fais pas l'unanimité, notamment parce qu'il colle trop à la bouche. Pour moi, c'est vraiment le plus rapide à coudre, si l'objetcif est de produire de la quantité. Après, si vous souhaitez prendre le temps de coudre des modèles plus "en forme" sur votre visage, voici 3 modèles que j'ai repérés :
Pour choisir votre sandwiche de tissu, toujours se référer à la base de données matières de l'IFTH avec les tests de la DGA, quel que soit le modèle (téléchargeable sur la plateforme de l'AFNOR ici).
Le masque coque, variante du modèle du CHU en supprimant la couture saggitale. Vous pouvez partir du patron du CHU en plaçant les pièces sur le pli, ou bien partir de ce tuto de Wunderlabel par exemple.
Le masque sans couture saggitale de Moman imparfaite en collaboration avec Attack ton masque. Il possède 2 plis hauts et 2 plis bas qui permettent de gagner de l'aisance en partie centrale. Il s'agit d'un patron déposé, afin qu'il ne soit pas possible d'en faire commerce. Il existe en 4 tailles : enfants 10-12ans, ado, femme, homme. Vous le trouverez avec un tuto vidéo ici, et un 2e article avec tuto photos ici.
Le "libre-masque" de François Garcin (entendez "libre de droits"), qui ne colle pas à la bouche avec un astucieux jeu de plis et permet donc de respirer et parler plus facilement. Attention toutefois : beaucoup d'épaisseurs à passer sous la machine à coudre... "Libre-masque" à retrouver ICI, avec un tuto de Dodynette ici.
/// Entretien des masques en tissus ///
TECHNIQUE DE LAVAGE :
Les conseils de lavage pour décontaminer un masque en tissu sont simples (ANSM, AFNOR) :
Lavage en machine à 60° pendant 30min avec votre lessive habituelle. Vous pouvez compléter votre machine en ajoutant des draps/serviettes/torchons en coton qui supportent cette température, c'est même recommandé pour augmenter le brassage. Ensuite séchage complet en moins de 2h (de préférence au sèche-linge, ou au moins à l'air libre, dans un environnement qui n'est pas humide). Et enfin, un repassage au fer chaud (120-130°).
Et voilà, c'est tout !
- On n'ajoute ni adoucissant ni autre produit nettoyant (javel...), car des résidus toxiques pourraient se déposer sur le masque, puis être inhalés en le portant.
- On ne l'expose pas à une chaleur trop élevée qui peut abîmer le tissu et donc la matière filtrante : lavage à l'eau bouillante (100°), nettoyage au séchage au sèche-cheveux ou à la vapeur du fer à repasser, passage au four ou au micro-ondes.
- On ne le place pas 20s au dessus d'une casserole d'eau bouillante, soit-disant pour le stériliser car cela ne fonctionne pas (plus d'infos ici)
- On ne lave pas son masque comme ses mains, à l'eau savonneuse ou au gel hydroalcolique : l'action de l'eau+savon est efficace sur la peau en agissant sur la membrane lipidique du virus qui n'y résiste pas, mais cette méthode mécanique est imparfaite sur un assemblage de tissus (plus d'infos ici).
- On ne le passe pas au congélateur, les virus sont résistants au froid, ils sont d'ailleurs conservés comme ça pour être étudiés !
- On n'invente pas d'autres méthodes farfelues et on s'en tient à celles qui ont été testées et approuvées.
NOMBRE DE LAVAGE :
A l'inverse des masques jetables, les masques en tissu ont l'avantage d'être réutilisables, après un cycle de lavage complet pour les décontaminer.
Pour les industriels :
La note d'information interministérielle du 29 mars mise à jour le 26 avril 2020 (ici) définit les conditions de mise sur le marché des masques "grand public". Depuis, les entreprises qui souhaitent vendre des masques "grand public" doivent obligatoirement les faire certifier avant de les mettre sur le marché. Elles peuvent faire tester leur "prototype" (complexe/sandwiche) dans des laboratoires recencés par l'Etat. Les tests portent sur la respirabilité et la filtration (filtration physique par rapport à la taille des goutelettes, pas biologique), mais aussi le confort de port et la résistance au lavage. Le rapport de test indique la conformité du masque, et pour un nombre de lavage donné : Non conforme / Conforme UNS catégorie 2 / Conforme UNS catégorie 1. Les masques "grand public" certifiés sont identifiables avec un logo sur leur emballage. (Voir aussi article de la DGE sur les masques grand public ici)
Un masque est considéré réutilisable s'il est toujours conforme après 5 lavages (inscrit dans la note ministérielle). Pour autant, cela ne signifie pas forcément qu'il faut le jeter ensuite... Explications : Jusqu'à peu, les 2 premiers tests étaient gratuits pour une entreprise : 1 test à neuf et après 5 lavages à 60° + 1 test sur 5 lavages supplémentaires donc 10 lavages au total. Mais pour tester plus de lavages, ou d'autres complexes, c'était 1 100€ A CHAQUE FOIS. S'il est inscrit que votre masque supporte 10 lavages, il y a donc 2 possibilités : soit il s'est révélé non conforme à davantage de lavages, soit les tests ne sont pas allés plus loin.
Et pour les petites couturières?
Début mai, des messages inquiêts ont été relayés sur facebook : l'Etat interdirait désormais aux couturières de vendre sans homologation ; or avec des tests à 1100€, peu pourraient se le permettre... Après un moment de flottement, le ministère de l'Economie et des Finances a précisé que les essais obligatoires concernaient bien les industriels, et non les masques artisanaux. Il n'était donc pas question d'interdire la fabrication ou la vente de masques par les couturières amateures ou professionnelles.
Puis s'est posée la question de la responsabilité en cas de contamination avec un masque non certifié. Et voici la réponse du gouvernement : Il faut absolument avertir que vos masques ne sont pas des "masques grand public" :
1/ Ne pas utiliser l'appellation "masque grand public"
2/ Préciser que les masques n'ont pas été validés par des instances officielles et qu'ils ne disposent pas de certification
3/ Ne pas utiliser le logo réservé.
La bonne dénomination est alors "masque barrière AFNOR SPEC S76-001", indiquant que vous respectez les recommandations indiquées dans ce document (y compris les instructions à faire figurer). Pour mémoire, il n'existe pas de "norme/certification AFNOR", simplement un guide de recommandations pour des "Masques barrières".
Pour aller plus loin : les couturières inquietes , réponse en matière de droit
Et donc, combien de lavages?
Sans tests complets ou sans test du tout, il n'est pas possible de s'assurer de la conservation des caractéristiques de respirabilité et perméabilité des masques après X lavages. Le tissu peut s'abîmer, le tissage se resserer ou se desserer...
La solution : être attentif. Quelques signaux d'alerte : Si on voit que les fibres du tissu sont abîmées, usées, qu'il est râpé / Si on respire moins bien dans le masque voire si on s'évanouit / Ou au contraire si on respire mieux... Autant de signes qu'il est temps de jeter votre masque !
Wikipédia : Une base de données indique les tissus acceptables selon ces 2 catégories de masques professionnels. Leur commercialisation nécessite la réalisation d'essais, un emballage d'identification indiquant les performances de filtrage. Ces masques peuvent aussi être utilisés par le grand public. La dénomination masque grand public est réservée aux masques qui porte le logo "FILTRATION GARANTIE • TESTé XX LAVAGES" qui doit figurer sur l'emballage u sur la notice; les résultats de ces tests sont publiés sur le site de la Direction générale de
Les réflexions intéressantes de 2 créatrices de tissus : AmandineCha - des masques face à l'urgence et Hysope - Les masques les normes comment s'y retrouver
Et pour finir, un petit rappel... un masque barrière ne sert à rien s'il est mal porté !
Ci-dessous la "notice" que je joins à mes masques, avec un récap' des recommandations d'utilisation que j'ai rassemblées (réalisée avant la note ministérielle sur les "masques grand public") :
Et je laisse le dernier mot à SOS Médecins France 😄 :
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